Il y a beaucoup à apprendre sur la santé des sols en observant les plantes sauvages, car elles ne poussent pas par hasard !
Au cours de leur évolution, les plantes se sont dotées d’un outils très précieux : la graine. Elle présente un gros avantage, l’opportunité pour la future plantule de rester dans un état de dormance en attendant les conditions idéales pour germer. Avec les années, les plantes se sont diversifiées et avec elles leurs besoins et donc leurs conditions de levée de dormance. Chaque espèce possède ses propres exigences pour la germination de sa graine.
Ces spécificités sont très utiles à l’analyse du sol. Il faut l’imaginer comme un énorme réservoir de graines qui attendent leur condition idéale. En effet, si une plante peut germer et s’épanouir, cela veut dire que le sol possède (à cet endroit précis) les caractéristiques nécessaires à la levée de la dormance de sa graine.
Par exemple, la présence spontanée de renouée du Japon indiquera un sol pollué aux métaux. Celle du grand plantain un sol tassé et compacté. Une terre équilibrée avec une bonne minéralisation de la matière organique sera sûrement recouverte de mouron blanc.
Cerise sur le gâteau, les « mauvaises herbes » qui poussent sur une parcelle de terre constituent le remède aux déséquilibres du sol sur lequel elles poussent !
Par exemple, nous trouvons le chardon commun en abondance sur les terrains qui présentent un blocage du phosphore. Bonne nouvelle, il est très riche en phosphore et participe activement à le rendre assimilable dans le sol.
C’est ce phénomène de « correction » du terrain par les espèces spontanées qui explique les changements au cours du temps. Une fois qu’une plante qui poussent sur un sol saturé en azote a rééquilibré ce dernier, les conditions de levée de dormance de cette espèce ne sont plus présente et donc elle sera remplacée par une autre espèce.